POÉSIE DE PÉRIGNAC
[Au coeur] [Légende d'Arkara] [contes] [fables] [Paichel] [poésie] [chants pour la paix] [musiques] [liens] [manuscrit des invités]

[Poésie de Pérignac] [Poésie de Mélanie] [Poésie de Carisse] [Poésie de Laurin] [Poésie de Clarion]
Note pour engin de recherche uniquement : conte audio sonore roman histoire fantastique légende roman. Raconter raconté conté conteur raconteur raconté. Audio sonore enregistrement nouvelle. Histoire légende sonore raconté audio parler auteur raconteur et raconté raconter. Conte audio et sonore écrit parler récité par l'auteur.
Poésie de Pérignac

LES SOLDATS GAMINS
Ils dorment dans les coulisses de la guerre
Nourris de haine, de cris et de vengeance
Sans comprendre au-delà de leurs misères
À quoi ressemble les perles de l’enfance

Fusil à la main
Les soldats gamins
Ne laissent qu’un nom en passant
Dans le monde des grands

Ils ne rêvent plus depuis longtemps
À la beauté d’une mère patrie
Et meurent dans la poussière du vent
Ces petits soldats qu’on oublie

Fusil à la main
Les soldats gamins
Ne laissent qu’un nom en passant
Dans le monde des grands

Ils grandissent dans les champs de pierres
Comme leurs pères et aussi pauvres qu’avant
Ils puisent dans le sceau des larmes amères
Pour se purifier dans le bain de sang

Fusil à la main
Les soldats gamins
Ne laissent qu’un nom en passant
Dans le monde des grands

Ils n’ont plus rien à craindre du bonheur
Qui s’éclate en lambeaux de chair
Et meurent en croyant qu’ils vivront ailleurs
Dans un monde peut-être sans guerre


AUX ENFANTS VENUS D’AILLEURS
À tous les enfants venus d’ailleurs
Les petits blonds jusqu’aux petits noirs
La couleur du ciel est dans votre cœur
Et la colombe vole dans votre regard d’espoir

Ce monde est vraiment trop petit
Dans ce champ à l’odeur de l’infini
Même aussi petit qu’un grain de riz
Il est trop grand pour le paradis

Enfants azurés, enfants indigos
Votre antenne est celle du cœur
Et vos rêves portent si haut
Qu’ils touchent un moment le bonheur

À tous les enfants venus d’ailleurs
Il n’est jamais facile de vivre en étrangers
Et pourtant, ce monde a peur
Il a besoin d’être rassuré

Même si la sagesse s’éteint dans les braises du soir
Ne perdez jamais vos cœurs d’enfants
C’est le temple qui vous protège du noir
Jusqu’au retour de la Lumière du nouvel an

Vivez dans ce monde sans craindre le temps
Vous savez bien que lui-même n’est qu’un passant
Dans le véritable royaume de l’éternel présent
Car avant de naître, vous étiez vivants

Vous êtes à l’heure où la Lumière doit paraître dans les cœurs
Pour changer les champs d’honneur en jardins de fleurs
Puisez au fond de vous les souvenirs du savoir
Et semez partout les graines de l’espoir


LA VIE
Je sais que je l’aime encore
Cette vie qui m’aime encore plus fort
J’ai eu beau la faire passer rapidement
Elle s’est accrochée à l’arbre du temps

Et pourtant, la souffrance dans ma tête
Voulait me faire oublier la fête
J’entendais le bruit des canons de la guerre
En oubliant les rires qui embellissent la Terre

J’avais le cœur trop tendre
Je ne pouvais rien entendre
J’avais mal de les surprendre
À vendre l’Homme à qui veut le pendre

Je sais que je l’aime encore
Cette vie qui m’offre ses décors
J’ai beau m’attrister de ses accords
Elle chante en moi, tel est mon sort

Et maintenant, la souffrance dans ma tête
Me semblera beaucoup moins bête
Si je peux entendre à travers les êtres
Ce cœur chanter qu’il vaut la peine de naître


LES ANGES DU CIEL
Ils ont connu cette Terre
Qu’on appelait le paradis
Où la vie qui allait naître
Devait donner de beaux fruits

C’était vraiment le paradis
Des fils bénis de Dieu le Père
Tous les secrets de la vie
Ils les tenaient de l’univers
Et tous les fils se sont instruits
Au grand pays des pommes d’or
Devenus maîtres de la vie
L’ombre recouvrait leur trésor

Certains enfants se dérobèrent
Se croyant des monstres sacrés
Rejetant l’image du Père
Ils corrompirent leurs pensées
Dans le ciel, on fit la guerre
À ces anges Lucifer
Les fils du ciel furent maudits
Et jetés au feu de l’oubli

Urantia a su renaître
Du remord de nos ancêtres
De ce souvenir amer
Nul n’y croit plus qu’à l’enfer
Aujourd’hui sur cette Terre
On déchaîne les génies
Doit-on trouver la lumière
Ou perdre encore le paradis?


LES INCONNUS
Si tous les gens écrivaient leurs mémoires
Si tous les gens voulaient lires leurs histoires
Quel beau roman ou quelle triste chanson
Qui seraient les méchants, qui seraient les bons?

Si tous les gens écrivaient leurs mémoires
Sans se mentir en se regardant dans un miroir
Personne au monde ne pourrait voir
Qui est le blanc ou qui est le noir

Je croyais tout savoir
De quelqu’un que j’aimais bien
Il me faisait rire tous les soirs
De ses contes, je m’en souviens

Pourtant, un jour par désespoir
Il partit en laissant tous ses biens
Ses enfants et sans avoir
Dit bonjour à ses copains

Sur la rue ou sur les boulevards
Nous nous rencontrons entre inconnus
Et pourtant on reste avare
De ce sourire qui s’est perdu

Sur la rue aux odeurs du cafard
Y passent des milliers d’humains
Qui font partie de notre décor
De notre vie, du quotidien

Il suffit parfois d’un simple regard
D’un sourire ou d’un salut
Pour ensoleiller l’espoir
Du prochain, cet inconnu


L’ORAGE
Le ciel s’évente au soleil
Retire son voile d’azur
Se recouvre de mousse
Et se lave à l’eau rage

La pudeur des champs
Timide les feuillages
Mais excite à fleur de peau
La nature assoiffée de sang

Le cri de l’éclair s’étonne
Et l’incroyable silence l’entend
Alors que le berger a peur
Et que ses bêtes en ont peur

C’est l’heure aux affrontements
Au combat qui décroche les pleurs
La mitraille dure un moment
Dans ce ciel souillure de gris

Puis le vainqueur se libère
Le soleil déclare la paix
Rassemble les moutons blancs
Et les livre au vent

Mais la Nature heureuse
Mouillée du ciel en fureur
Vivra encore longtemps
Nourrie par le sang de pluie

À chaque sonnée de trempette
Les mûrs cotons gris se tombent
Saignés comme des brebis
Pour que la mort serve à la vie!

Même si le ciel se crève
La Nature conserve en mémoire
Le sang de cette gloire
Lorsque poussent ses enfants

Et si l’Homme parle de pluie
Lorsque son cœur est au beau temps
Il sait qu’un paradis sans nuage
Est un désert maudit


RÊVE BLEU
Il était une fois
Un pays, un grand roi
Une belle dormait sur son épaule de soie
Elle rêvait de partir dans ses bras
Au pays merveilleux des rêves bleus

Mais le pauvre roi était triste ma foi
Puisqu’il était loi
Son devoir était là
Il rêvait de partir, mais voilà
Un royaume se gouverne par son roi


Être roi et être libre à la fois
C’est le rêve de celui qui n’est pas roi


SOLIDARITÉ
La petite goutte fragile tombe en solitaire
Mais les gouttes à gouttes solidaires
Tracent les sillons et deviennent rivières


L’AMOUR D’UN TROUBADOUR
Sur les plus longs chemins
Ils ont marché sans peur du lendemain
Allant de ville en ville avec leurs beaux atours
Eux, les joyeux troubadours

Ils étaient deux, toujours pour deux
Deux amoureux
Qui s’aimaient sous le ciel bleu
Traînant partout leurs gais refrains
Joyeux et qu’importe demain
C’est que la vie leur appartient

Belles dames trop bien vêtues
Chapeaux! Valets stylés! Maîtres cossus
Mais ce n’était toujours que pour sa belle
Que le troubadour chantait l’amour!

De ces poèmes si bien nourris
Toute étourdie, sa belle s’est enfuie
Mais ce n’était toujours que pour elle
Que le poète chantait l’amour!

Et un jour à la chapelle
D’un vieux château, s’unirent les ménestrels
Et leurs enfants devinrent tour à tour
Des troubadours chantant l’amour


VISITEUR DU SOIR
Une nuit où le brouillard
Enveloppait une cité
Un passant assez bizarre
Alla donc la visiter

Ce vieil homme était la mort
Et sa mission, vous connaissez?
Cueillir les âmes blanches, les âmes noires
De ceux qui dorment à poings fermés

Mais un homme dans la nuit
Tenait sa lampe allumée
Un ermite aux cheveux gris
Et très courbé par les années

Le silence fut brisé
À sa porte, on vint frapper
Un enfant demi-gelé
Demandait la charité

« Dites monsieur, je vous en prie
Faites-moi la charité »
Le vieil homme lui sourit
Et d’un signe le fit entrer

Mais la mort vint à passer
Et sur sa liste de condamnés
Le vieil homme était compté
Pour rejoindre l’éternité

Elle entra sans faire de bruit
Comme un voleur dans la nuit
Mais soudain, elle s’attendrit
Devant tant d’amour d’autrui

Elle resta jusqu’au matin
Ne voulant pas déranger
Préféra l’âme du voisin
Qui dormait à poings fermés

Tout ceci n’est qu’une histoire
À faire peur dans le noir
J’ai beau dire ne pas y croire
Et pourtant à chaque soir

Je tiens ma lampe allumée


PENSÉES
Si tu savais ce que tu vaux vraiment
Tu souhaiterais vivre éternellement

Peu importe ce que tu crois
Fais ce que tu dois

Si le diable devenait le bon Dieu
Il enverrait tout le monde au paradis

Avec la foi,
Même l’absurde peut devenir une vérité

Faut-il croire sans voir?
Savoir sans voir?
Croire sans savoir?
Ne rien croire pour ne rien voir?
Penser savoir et tout croire?
Douter de son savoir et vivre dans l’espoir?

Si tu es né pour être gros, pour être laid
Un autre vit d’être trop beau pour être vrai

Celui qui tue au nom de la loi
S’accorde un droit que l’assassin n’a pas

La vieillesse ne regrette que son âge

Si vous donnez charitablement du pain à votre prochain
Votre don sera meilleur avec un peu de beurre

L’histoire est cousue de mensonges
Et les contes décousus de vérités

Un conte est peu de chose
À moins d’y voir autre chose

Pour se sentir libre comme l’oiseau
Il faut simplement posséder sa cervelle

Se sentir libre comme une plume
Et être l’esclave du vent

La Vie est un grand livre sans mystères
Mais l’Homme n’en connaît que la table des matières

Le ciel est un coin merveilleux
Qui s’arrondit dès qu’on voit ce lieu

Il est plus facile de revendiquer la justice
Que de l’accorder soi-même

Un miroir sert à nous regarder
Et nous trahit par sa simplicité

Le bel âge arrive le jour où l’on cesse de l’attendre

Les hommes sont des oiseaux sans ailes
De là vient leur difficulté d’aller au ciel

Entreprendre une diète miracle sans nuire à sa santé
N’est-ce pas cela le miracle?

La bonne aventure est l’art de prédire
Combien d’argent sortira de votre tirelire

Le mouton aime se faire tondre
Car sa nature l’empêche de se tondre lui-même

Un enfant est pardonné pour ses erreurs de jeunesse
Et l’adulte pour ses mauvais plis de jeunesse

Il n’y a pas d’alcool dans les cours d’eau
Sans quoi les animaux seraient alcooliques !

La vérité blesse les yeux
Tel un soleil qu’il ne faut pas regarder en face

Le violent n’est pas celui qui se met facilement en colère
Mais celui qui lance sa pierre facilement

Nous suivons tous notre chemin
Inconnu et incertain

La raison d’être se révèle d’elle-même
Lorsqu’on aime

Savoir être ou vouloir exister
C’est être ou ne pas être
Un contenant ou un contenu

Même les gens les plus connus
Demeurent des incompris
Et les illustres inconnus
Ne l’ont jamais compris


INCESTE
L’innocence se découvre au malheur
Lorsque l’ombre vient s’étendre
Dénudé et plein d’ardeur
Sous les draps qui tremblent

À quoi bon naître en printemps
Lorsque l’automne lui prend ses bourgeons
Au nom d’un amour dément
Qui glace une enfant qui porte son nom

Elle pleure et repousse le mauvais temps
Mais la fureur gentille lui défend
De se sentir libre de sa chair
Et se permet de la marquer au fer

Il l’aime en mal et se croit pressant
De lui offrir la fleur du mal
En bouquet d’arrose répugnant
Avant de se retirer en animal

Inceste, tu livres aux tourments
Ce que tu chéris en maudissant
Et ce que tu fais naître un jour
Tu le détruis toujours

Le silence n’est pas signe de complaisance
Mais celui de la peur et de l’absence
Trop jeune pour comprendre l’amour
L’enfant en souffrira toujours

Et toi qui souille la candeur
N’ose point la couvrir de fleurs
Tu fanes de tes doigts son cœur
Pour l’empêcher d’aimer ailleurs

Le pire de ton malheur
Est de croire en l’amour
Mieux vaudrait pour toi la froideur
Que d’utiliser ce mot vautour


LES A-T-ON OUBLIÉS?
Les a-t-on oubliés?
Tout ceux qui ont sacrifié
Leur vie pour nous apporter la liberté
Oui les a-t-on, les a-t-on oubliés?

Les a-t-on oubliés?
Tous ces cœurs déchirés
Ils rêvaient simplement de dignité
Oui les a-t-on, les a-t-on oubliés?

Ils n’étaient pas des poètes
Ceux qui marchaient, bravant le ciel et le vent
Les victoires et les défaites
Ont gravé le cœur de tous les combattants

Les a-t-on oubliés?
Toutes ces mères qui ont pleuré
Sur les corps de leurs enfants torturés
Oui les a-t-on, les a-t-on oubliés?

Les a-t-on oubliés?
Tous ces peuples bafoués
Pour une nation qu’ils avaient le droit de garder
Oui les a-t-on, les a-t-on oubliés?

Et pourtant le temps qui passe
N’a fait qu’allonger ces erreurs…Et j’en passe
Et si au loin, on se dévore
Cela durera si l’amour ne vient pas…Encore


QUAND
Quand verrons-nous tous les peuples de la Terre
Se partager le poids de la misère?
Quand vivrons-nous dans la paix et non la guerre
Ouvrant nos bras à la terre entière?

Quand saurons-nous vivre d’amour, non de haine
Parlant de joie et d’un monde à bâtir?
Quand pourrons-nous vivre sous la même étoile
Pour travailler à un monde plein d’avenir?
Pourquoi faut-il tant de souffrances
Pour racheter sa liberté?
Payée du sang de l’innocence
Et non de ceux qui ont porté l’épée

Pourquoi parler de liberté
Si personne ne veut s’aimer?
Se respecter, non s’abîmer
Suffit pour unir le monde entier

Quand ferons-nous de toutes ces terres infertiles
Un paradis où la moisson abonde?
Quand saurons-nous découvrir dans ce monde
Le vrai bonheur et non les guerres inutiles?

Pourquoi avoir atteint la lune
Dépenser peines et fortunes?
Quand sur la Terre, on crie FAMINE

Est-ce cela un monde en prospérité?


NAÎTRE
C’est un enfant qui vient de naître
Du sein d’une mère attendrie
Venu d’un monde sans lumière
Le miracle s’est accompli

Tu vas quitter ta solitude
Heureux d’un gîte sans goût amer
Mourir à la vie n’est pas rude
Si l’on ne craint pas trop l’hiver

Ton corps se tourne, c’est bientôt l’heure
D’apprendre à connaître la vie
Elle enfantera dans la douleur
Ta vie sur terre en est le prix

Enfin elle pousse et te libère
Tous t’acclament, pourtant tu pleures
En découvrant cet univers
D’un monde étrange plein de couleurs

Et tu commences mon petit
À faire le chemin de ta vie
Lorsque l’automne t’aura fleuri
Tu croiras que c’est beau la vie

Que c’est beau, c’est beau la Vie!




Toute utilisation des écrits de Pérignac est strictement interdite à moins d’obtenir une entente écrite de l’auteur. Cependant, il n’est pas nécessaire d’adresser une telle demande si cela est pour un but non lucratif ou encore pour une levée de fonds scolaires ou d’un organisme de charité.

Tous droits réservés - [Pérignac®] [perignac@videotron.ca] - All rights reserved